J'ai lu et je vous en parle

"Pains, transformations et recettes" par Julien Madérou…

29 mars 2010

Il y a des plaisirs en cuisine qui supplantent beaucoup d’autres. Certains s’adonnent à la pâtisserie avec délectation et s’enivrent d’effluves de caramel, de sirop de fruits, de chocolat chaud, d’autres plongent avec ravissement dans le mijoté des cocottes, parfument et épicent, d’autres encore craquent pour tartes et quiches originales, mariant les saveurs sucrées et salées pour dérouter les gourmands.

Moi, c’est le pain. Pas que les préparations gourmandes énoncées plus haut me laissent indifférente, bien au contraire, mais le pain maison me touche, particulièrement lorsqu’il est au levain, et je ressens alors plus que jamais la force de sa symbolique.

Passer du temps autour du pain, nourrir et entretenir un levain, pétrir la pâte, la laisser lever de longues heures, donner une forme à ses pains, les saupoudrer de farine de maïs pour leur donner un petit côté rustique, les regarder prendre forme au four, autant d’instants faisant partie d’un rituel particulier, émouvant, magique.

Chaque pain maison est un cadeau. Je le ressens comme tel, et le partager revêt alors tout son sens : en petits morceaux rompus accompagnant une gourmandise de l’instant, en tartines, en sandwichs, en tranches grillées le matin, en compagnon du repas, en apéritif…

Et s’il se déclinait différemment ? Et si au détour d’une lecture, on découvrait des idées, des transformations ludiques et éphémères ? Et si on offrait au pain une ballade sur le chemin de l’école buissonnière, tout en fantaisies décomposées et recomposées ?

C’est l’idée joliment proposée par Julien Madérou, avec « Pains, transformations et recettes » un livre paru aux éditions Hachette Pratique (photographies : Philippe Vaurès-Santamaria)

Voilà que les pains de caractère Poilâne se conjuguent soudain sur un autre temps, offrant leur belle rusticité à une découpe et un style de dégustation inattendu.

Sandwichs imperméables, pains métissés, papillons de seigle… 15 façons de présenter le pain différemment et 40 recettes de Stéphan Lagorce pour les accompagner.
Autour de chaque principe de présentation, sa technique et ses astuces de découpe illustrées en doubles pages.

L’ouvrage est lumineux, sobre, frais et élégant, sans fioritures : autour du pain, des idées, des tracés, des découpes précises et un ré-assemblage tout en originalité, jouant de sa propre matière et composant avec de multiples garnitures toutes en couleur.

Avec un pain maison du jour, j’ai proposé à ma fille Clémence de prendre quelques instants autour d’une tartine, et nous nous sommes inspirées, très modestement, d’une des propositions de Julien.

Une belle tranche à l’épaisseur suffisante et un emporte-pièce…

…avant de protéger le fond des empreintes et de les garnir : fromage blanc fouetté avec de l’ail et des fines herbes surmonté d’un chapeau de graines de radis germées et lamelles de poulet marinés dans un mélange de sauce de soja, de gingembre frais haché râpé , d’un filet d’huile d’olive et d’une pointe de curry. Le tout revenu ensuite à la poêle et juste complété d’une pointe de sel et d’une touche de crème légère.

Posée sur la table, la tartine revisitée a emballé les filles et comme il n’y en avait qu’une, elle a également déchainé les passions… « C’est pour moi ! J’avais dis que c’était moi qui la réservait ! »  » Et pourquoi ce serait toi ?! »  » Pour qui elle est maman, la chouette tartine là ? »…..

Preuve en est que ce qui bouscule joliment les habitudes, même en toute simplicité, est bon à prendre… Et j’aime ça !

La pâte à pain est une indomptable à qui on ne peut donner forme sans contrainte… Une fois cuite et sortie du four, elle se soumet sans peine….
Je pense donc faire lever de prochains pains au levain dans de petits moules rectangulaires, afin de m’amuser à réaliser certaines présentations très originales proposées dans l’ouvrage de Julien Madérou. Inattendues et jolies, elles plairont sans aucun doute, ludiques et gourmandes, elles étonnerons et se partageront avec gourmandise… Car ce design là se mange, sans autre but que celui de distraire, de détourner et de surprendre les inconditionnels du pain !

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2 Commentaires

  • Répondre trinidad 1 avril 2010 à 18 h 38 min

    c’est bôôô !!! et l’ouvrage a l’air bien sympathique !

  • Répondre Nat 1 avril 2010 à 19 h 58 min

    Marie : il est super et bourré d’idées. J’ai beaucoup aimé.

  • Répondre à trinidad