Histoire de maison

Une année plus tard…

26 décembre 2019
« De l’état d’âme qui, cette lointaine année, n’avait été pour moi qu’une longue torture, rien ne subsistait. Car il y a dans ce monde tout s’use, tout périt, une chose qui tombe en ruines, qui se détruit encore plus complètement, en laissant encore moins de vestiges que la beauté :
c’est le Chagrin. »
Marcel Proust (A la recherche du temps perdu VI – Albertine disparue)

 

Il y a un an, presque jour pour jour, les travaux de ma maison se mettaient en pause…

Happée par un épuisement absolu, j’ai lâché prise sans avoir d’autre choix que celui de reposer mon corps et mon esprit durant de longs mois, désertant mon espace avec une tristesse profonde et abandonnant bien malgré moi l’odeur des pierres anciennes et celle de la terre de mon petit jardin…

Au bout de cette si jolie rue se cachent des murs particuliers, empreints d’une telle sérénité que la plupart des amis et des voyageurs qui viennent y passer quelques jours peinent à repartir. J’éprouve un attachement presque viscéral pour cet espace, une sorte de besoin vital d’y passer du temps. L’année qui vient de s’écouler m’a donc en quelque sorte déracinée, déplantée d’un lieu de vie que j’adore…

A deux pas de la rivière, la maison ouvre sur une lumière et des ciels tout à fait étonnants, été comme hiver, et traverser le pont vieux me fait chaque fois palpiter le cœur…

Quand à mon espace intérieur, j’ai meublé et décoré avec soin le rez-de-chaussée dont la rénovation a pris presque trois ans, chinant meubles et objets, la plupart d’entre eux pour quelques euros, et chaque objet, chaque meuble a une histoire, quelque chose à raconter qui me touche.

Les étagères, sont pour certaines, des planches d’échafaudage trouvées abandonnées dans la rue, cloutées et pleines de ciment. Il a fallu les nettoyer, leur donner du caractère et leur offrir une nouvelle vie.

A l’aube de cette nouvelle année qui s’annonce, j’aspire à retrouver l’énergie qui m’a tant fait défaut depuis de très longs mois. Reprendre enfin le fil de ma vie.

Retrouver la douceur des rêves et des projets. Reprendre le chemin de ma maison et des merveilleuses rencontres qu’elle m’offrent.

Sans doute me suis-je oubliée, aveuglée par un passé douloureux et il faut savoir tourner résolument la page de ce qui n’existera plus.

Décembre 2018 m’avait clouée à la douleur d’abandons anciens et de souvenirs enfouis.

Décembre 2019 porte enfin une renaissance.

J’aime la lumière qui s’y profile, discrète encore, mais apaisante…

Partager ce billet

Vous aimerez aussi

Pas de commentaire

Laisser une réponse