Du côté du sucré...

Cookies au chocolat et aux noisettes caramélisées (ou comment briser la glace entre voisins…)

11 octobre 2014

Vous est-il déjà arrivé de fermer la porte de votre chez vous, en même temps qu’un nouveau voisin, –que celui-ci se soit installé sur le même palier que le vôtre ou qu’il habite la maison d’à côté ou d’en face-  et d’avoir le sentiment d’être alors aussi transparent que le crépi blafard des parties communes ou aussi végétal qu’une haie de thuyas… Pas un regard, pas un sourire  et votre « bonjour » murmuré ou adressé d’un mouvement de tête ne reçoit absolument aucun écho.  Vous êtes là… sans y être…

Pendant que certains de vos neurones essaient de décrypter le sens exact de la situation et que votre regard, légèrement hébété, continue de chercher l’approbation courtoise de la personne qui s’affaire face à vous, cette dernière furète avec une concentration extrême dans son sac, inspecte la portière ou le coffre de sa voiture, admire les gravillons goudronnés habillant son parking ou scrute le ciel à la recherche, sans doute, du signe annonciateur de pluie ou de beau temps…

Si vous êtes comme moi, au bout de quelques instants –qui semblent parfois une éternité– vous effacez de vos lèvres un sourire devenu presque embarrassant et vous ravalez votre bienveillance avec l’étrange sentiment de n’avoir pas tout compris… Vous ferez mieux la prochaine fois, sans doute ne vous a t-on pas vu, ni entendu…

Sauf que les jours suivants, la situation se répète à l’envi et vous en déduisez donc que vous allez devoir composer quotidiennement ou presque avec l’indifférence absolue de votre voisin. Pourquoi ? Je me suis posée longuement la question…

Qu’est ce qui amène, au sein d’un même quartier, d’une même rue, d’une même résidence, un voisin ou une famille nouvellement installée à ne dire bonjour à personne, ou plus étonnamment encore, à certains et pas à d’autres…

Qu’est ce qui peut justifier, sans connaitre l’autre, sans ne rien savoir de sa vie, de ses émotions, de son histoire, de ses valeurs, de lui opposer une absolue indifférence, voire un certain mépris. Et bien je n’ai pas trouvé la réponse…

Lors de ces situations étranges, je me suis tristement résolue à cesser de chercher le regard de l’autre, à cesser de sourire et de dire bonjour, à respecter cette sorte de distance affichée comme une volonté de ne créer aucun lien. Aussi futile et banal soit il.

Par opposition, j’ai donc eu envie de me souvenir de ces voisins qui ont marqué ma mémoire et ma vie. Envie de leur rendre hommage dans ce billet, pour les couleurs qu’ils m’ont apportée…

Olivier, tout d’abord, qui, à l’aube de ses 5 ou 6 ans, a offert ses charmants sourires à la petite sauvageonne du même âge que j’étais, suspendue le plus clair de mon temps au portail d’en face. Je me souviens avoir joué des heures en sa compagnie, au point d’user ma chaussure côté droit pour imiter sa démarche. Je m’étais fait durement réprimander par mes parents à l’époque, catastrophés de me voir reproduire savamment l’attitude de ce petit garçon handicapé moteur, qui ne marchait et ne parlait pas comme tout le monde. Mais moi je m’en fichais. Je voulais être comme lui et qu’il n’y ait pas de différence… Olivier, qui a illuminé de ses cheveux blonds et de son regard translucide les heures tendres de mon enfance…

A la même époque, l’une de nos voisine, maman de trois grands garçons, avait avoué à ma mère m’écouter chanter durant des heures dans le jardin, en se cachant, pour que je ne m’arrête pas… Je me souviens de la couleur rousse de sa longue chevelure que je voyais onduler dans la lumière, juste derrière le muret qui séparait nos deux maisons…

Quelques années plus tard, c’est Sébastien qui a marqué mes souvenirs. Autre petit voisin, plus jeune que moi, avec lequel j’enfouissais des trésors que nous faisions ensuite semblant de chercher… Autour de nous, au cœur de ces terres agricoles, l’époque des foins se partageait. Chapeau de paille sur la tête, fourche à la main,  j’aidais comme je le pouvais ces voisins et amis qui sentaient bon la spontanéité et la douceur de vivre. La fille de l’un me donnait des cours de maths, la maman de l’autre nous abreuvait de bigarots délicieusement sucrés à la saison, mon père offrait ses confitures et nous recevions le plus âgé de ces voisins pour noël, parce qu’il vivait seul. Gigantesque bonhomme à la silhouette décharnée qui vivait chichement et qui me saluait les matins d’école avec l’ immense envergure de ses bras frêles… Jules, vous restez gravé dans ma mémoire…

Jeune fille, je me souviens de l’accueil bienveillant de nos voisins, lors de notre arrivée, mes parents et moi, près de Montpellier, déracinée que j’étais de ma terre, mais si heureuse de m’être rapprochée de « la grande ville ». Tous et toutes ont contribué à nous faire nous sentir bien dans cette maison pavillonnaire, nous qui venions des champs sauvages et des vergers, des vignes et des troupeaux… Certains sont encore là et veillent au bien être de ma mère qui vit seule aujourd’hui  et sait qu’elle peut compter sur eux… Colette, si vous passez par là, merci encore pour tout, je vous embrasse…

Plus tard, je me souviens encore des sages femmes courant en poussant le charriot sur lequel moi et les deux bébés que je portais étions en danger. A l’entrée du bloc, la main fraiche d’un ange tout de vert vêtu avait caressé mon visage en me disant  « Mais c’est ma petite voisine… » Incapable sur l’instant de reconnaitre Isabelle, la jolie infirmière qui habitait deux étages en dessous de mon appartement, cette phrase et la douceur de cette main bienveillante dans l’un des plus angoissants moment de ma vie résonne encore dans mes souvenirs…

Et des voisins, il y en a eu bien d’autres. Lorsque un projet de construction de maison a pris forme, c’est l’un d’entre eux qui est venu m’aider à finir la pose des pavés autobloquants que je m’épuisais à disposer sur leur lit de sable. Nous avions failli terminer à la tombée de la nuit et à la lampe de poche…

L’un d’entre eux encore à qui j’avais donné un pied de passiflore qui n’avait pas eu l’approbation chez moi. José l’avait planté derrière son jardin mais face à la fenêtre de ma cuisine pour que je puisse en profiter malgré tout…

Et puis aujourd’hui, il y a ceux avec lesquels j’ai plaisir à échanger, ceux qui partagent sans doute cette idée qu’il est plus agréable de pouvoir échanger un sourire et ne serait ce que quelques mots, qu’une indifférence glacée…

Pour les autres, ma foi, peut être aurais-je du procéder différemment plutôt que de finir par me caler sur leur registre. Peut-être aurais je du sonner à leur porte avec un généreux panier de délicieux cookies, un peu à la manière des « desperate housewises » et briser ainsi la glace… Peut-être…

Alors voilà, après ce long monologue, j’en viens au fait ! Les cookies !

Hier, triste et désolée d’avoir du annuler un cours de macarons prévu de longue date en raison des intempéries, j’ai plongé à corps perdu dans le sucre, les noisettes et le chocolat !

noisettes-double-image

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Objectif cookies gourmands, pour essayer de chasser les nuages du ciel et de mon esprit…

Recette de base, parmi tant d’autres, pour 25 cookies (suivant la taille désirée) :

– 370 gr de farine

– 1 sachet de levure chimique

– 200 gr de beurre

– 300 gr de sucre

– 2 œufs

– 1 pincée de sel

– 200 gr de chocolat (plaque pâtissière grossièrement concassée ou pépites de chocolat)

– 100 gr de noisettes torréfiées (passées au four préchauffé à 180°C durant 8 minutes puis frottées entre les mains et débarrassées au maximum de leur peau).

Pour les noisettes caramélisées, faire fondre 150 gr de sucre dans une poêle et lorsqu’il a fondu et pris une couleur ambrée,  y ajouter les noisettes. Mélangez rapidement à l’aide d’une cuillère en bois pour bien enrober les noisettes de caramel et débarrassez sur une feuille de papier cuisson. Laissez refroidir quelques instants et essayez de séparer les noisettes caramélisées le plus possible à l’aide de la spatule pour pouvoir les concasser grossièrement à l’aide d’un pilon dès que le tout a bien refroidi. Réservez alors l’ensemble.

Fouettez ensemble le beurre et le sucre jusqu’à ce que le mélange blanchisse. Ajouter ensuite les oeufs l’un après l’autre en les incorporant cette fois au fouet à main.

Dans un bol à part, mélangez la farine, la levure et le sel.

Ajoutez le mélange beurre/sucre/œufs et mélangez à la spatule puis à la main, sans trop travailler.

Ajoutez ensuite les noisettes caramélisées et concassées et le chocolat pâtissier concassé ( ou les pépites de chocolat).

Mélangez à nouveau rapidement.

A l’aide d’une cuillère à glace, formez des boules de pâte et disposez les, bien espacées les unes des autres, sur une plaque garnie d’une feuille de papier cuisson.

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Glissez la plaque au réfrigérateur durant une trentaine de minutes.

Aplatissez ensuite légèrement chaque boule de pâte, sans trop.

Glissez à four préchauffé à 180°C pour une quinzaine de minutes de cuisson. Les cookies doivent être bien dorés.

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Laissez les ensuite refroidir sur une grille. Ces biscuits craignant l’humidité, si vous devez les conservez, rangez les soigneusement dans une boite bien hermétique. Sinon, repassez les au four bien chaud quelques minutes, avant de les laisser refroidir à nouveau.

Verdict : le caramel fond avant de durcir à nouveau et forme de jolies taches dorées et gourmandes sur le dessus des biscuits. Je préfère également l’utilisation du sucre semoule à la cassonade pour la réalisation des cookies. Vous êtes bien sur libre de changer selon vos propres préférences !

Attention à la cuisson et à la texture recherchée :

– pas assez cuits, les cookies resteront moelleux mais manqueront de croquant.

– trop cuits, ils n’auront plus de moelleux ! Il faut un juste équilibre !

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Voilà. Une petite recette de cookies pour tenter de briser la glace lorsque de nouveaux arrivants viennent s’installer tout près de chez vous…

Préparés avec bienveillance et disposés dans une jolie corbeille, ils dérideront les plus récalcitrants… Et si ce n’est pas le cas et bien… voisin ou pas, venez à la maison, nous les dégusterons ensemble autour d’un bon thé à la cannelle… 🙂

Rien ne vaut le partage…

Puisse t-il rester toujours mon crédo…

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7 Commentaires

  • Répondre Kate 14 octobre 2014 à 6 h 28 min

    Je suis tout à fait d accord avec toi.
    Tu as très bien raconté ,ce qu il se passe sur chq palier.
    Et bravo pour tes photos .elles sont superbes ,cela donne envie de croquer 1 de tes cookies.
    Bonne journée
    Kate

  • Répondre Magali 24 octobre 2014 à 10 h 56 min

    Moi je veux bien devenir ta voisine bien souriante s’il te reste de ces fabuleux cookies 😉

    • Répondre nat 25 octobre 2014 à 17 h 30 min

      Magali : 😉

  • Répondre Cathy 6 novembre 2014 à 7 h 05 min

    Bonjour Nath,

    J’ai réalisé les cookies,et ils sont exellents.
    Mais le beurre!!!Où?Quand?Comment?

    Biz de Bretagne

    Cathy

    • Répondre nat 6 novembre 2014 à 10 h 20 min

      Cathy : Oups ! Heureusement que vous êtes là ! J’avais oublié le beurre. C’est rectifié grâce à vous !
      Bises du Sud vers votre belle Bretagne !

      • Répondre Kévanne 6 août 2021 à 3 h 16 min

        Bonjour.

        Je ne vois pas la modification pour le beurre

        • Répondre nat 3 décembre 2021 à 21 h 08 min

          Kévanne : en effet, la modification n’avait pas été enregistrée. Je viens de le faire 🙂

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